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Les minorités actives [3/3]
- Je pense que deux principaux aspects ressortent de cette expérience :
Le premier est réconfortant pour les minorités : L'influence va bien au delà de ce que l'on peut le penser de prime abord. Une minorité faisant preuve de consistance dans ses comportements, aura une influence qui ira au delà de l'instant t où le débat se produit.
Par exemple : Deux personnes défendant un point de vue différent participent à un débat. Même si l’un des deux a (ne serait ce que) partiellement raison l’autre ne le reconnaîtra que rarement sur le moment (un problème d’ego nous empêche en effet bien souvent de reconnaître nos propres torts, même lorsqu’ils sont flagrants). Par la suite, il arrivera souvent que l’un d’eux tienne à un autre le discourt de son (ancien) opposant, lequel avait utilisé visiblement de meilleurs arguments, mais qu’il avait tant combattu auparavant. Un discours consistant et raisonné aura souvent des effets à long terme, plutôt qu’immédiats.
- Le deuxième aspect est inquiétant pour la majorité. Si une minorité active peut influencer une majorité numérique, il faudrait sérieusement se poser des questions sur nos perceptions et leurs origines ? Mes perceptions sont elles le fruit de la réalité ou du désir d'une société ? Si on peut faire voir du vert alors qu'il y a du bleu, est-ce parce que l’on peut percevoir une réalité imaginaire ou parce que le bleu est aussi vert si on regarde différemment (sous un autre angle, une autre influence…). La notion de minorité active de Moscovici ressemble curieusement aux groupes qui nous dirigent (la minorité n'a pas d'aspect numérique, il suffit que le groupe ait un caractère marquant : un pouvoir et/ou une compétence pour pouvoir imposer son point de vue) N'avons nous pas été un jour ceux qui voyaient bleu et qui résistaient pour ne pas dire « vert » ???
Demandez-vous
à chaque fois que vous jugez et que vous percevez si c'est bien la réalité
ou si c'est ce qu'on a bien voulu nous faire voir (se faire voir par facilité
?!?).
Bon nombre de ceux qui étaient aptes à percevoir la réalité autrement, et qui l’ont revendiqué, ont été mis sur des croix ou brûlés sur des bûchers, lorsqu’ils ne cédaient pas aux menaces qui leur étaient faites. Je crois qu' il est temps (pour tous) de sortir de notre cadre de référence et d'aller au delà de ce que l'on nous a autorisé à percevoir.
La société dans laquelle nous vivons semble avoir vu « vert » pendant un certain temps. De nombreux courants spirituels (vieux de plusieurs siècles et de différentes cultures) ont appelé cette période « l'aire obscure », ou encore, « l’aire du poisson ». Elle se situerait environ entre 500 avant JC et l'an 2000 : une période s’étalant de l'empire romain (qui semble bien être un des premiers à avoir imposé ses idées à grande échelle) à nos jours. L'aire qui suit est celle de la lumière, aussi appelée « aire du verseau ». Elle progresse tous les jours, si bien que certains semblent avoir bien du mal à la suivre, tant elle se renouvelle vite.
Il est temps de se
réveiller d'un long sommeil. Nous devons nous sentir responsable, individuellement
et collectivement, du laisser faire. Pourquoi rester encore dans un « métro-boulot-(TV)-dodo
» quotidien, alors que nous avons aujourd'hui les richesses et les moyens nécessaires
pour mener tous des vies plus qu'agréables. Au lieu de cela, nous finançons
des guerres. On peut déférer cette responsabilité sur l’état, mais ce dernier
ne serait rien sans nos impôts, et un de ses plus gros budget est consacré à
la défense. Que dire des spéculations aveugles des petits boursicoteurs,
qui au final ne gagnent pas grand chose? Nous sommes les banquiers (indirects)
de ces guerres, que nous réprouvons pourtant bien souvent.
Rien ne sert de nous
attarder sur les erreurs d'hier, ce que nous avons fait, nous l'avons fait pour
apprendre. Ce qui compte, ce n'est pas que nous ayons été mauvais hier mais
que nous soyons meilleurs demain !!!
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